Je ne vous raconterai pas mon histoire passée, plutôt celle de ma vie maintenant, ici, au Camp, en commençant par aujourd'hui. Mon histoire débute ainsi... " Aujourd'hui, la boue est sèche et forme une croûte, j'ai de la poussière plein les yeux. " Et si nous parlions un peu enfance aujourd'hui ? Plongeons nous ainsi dans le roman "On m'appelle Enfant i" de Steve Tasane, édité chez Gallimard Jeunesse. Nous y découvrons tout de suite notre héros grâce à un début d'histoire "in medias res" : il s'agit de "i", un enfant qui vit seul "au Camp", qui semble être un camp de réfugié. Il y est placé après le vol de ses affaires par des inconnus, dont son passeport. Et sans son passeport, il ne peut prouver qui il est. " Au Camp, les passeports s'appellent des Livres de vie. Sans Livre de vie, on a pas de vie. Pour commencer, on ne peut pas prouver qui on est. On pourrait s'appeler n'importe comment. " C'est un récit touchant sur l'amitié de plusieurs enfants "sans nom", qui ne sont nommés que par une lettre : M, une jeune fille et son petit frère E, le petit dernier C, l'athlétique R et enfin V et U, qui les rejoignent par la suite. Leurs évolutions sont vraiment bien décrites. On voit grandir ces enfants dans un environnement inhospitalier et pourtant, ils restent fidèles et loyaux les uns envers les autres, toujours ensemble quoi qu'il arrive. Le roman est lui-même une sorte de métaphore de l'enfance, notamment lorsque leur espace de jeux se voit chamboulé vers la fin du roman (pas de spoiler ici !), on comprend qu'il est temps pour eux de passer à un nouveau stade, sortir de l'enfance et aller doucement vers l'adolescence, puis l'âge adulte. A aucun moment l'auteur ne nous donne les vrais noms des enfants d'ailleurs, comme si le simple fait d'avoir cette connaissance allait les faire grandir trop vite. La construction du roman en lui-même est étrange, presque enfantine. Le texte démarre sur la page de couverture et continue au dos, et jusqu'à la quatrième de couverture. Comme si un enfant avait vraiment écrit tout cela, sans savoir où ni comment commencer ce texte. Et c'est d'autant plus émouvant, à mon sens. Cela renforce le côté "enfance" du roman, qui donne toute sa portée symbolique au texte. Un roman très touchant sur l'enfance et l'amitié que je recommande à tous. " Non, le coin n'était pas à eux, c'était notre espace. Plus maintenant. " DISCLAIMER : Tous les événements décrits dans le roman sont vrais. Ils sont arrivés à de vrais enfants, dans de vrais camps, un peu partout dans le monde. Dans le roman, les noms des enfants ont été remplacés par des lettres... Si vous voulez plus de détails, on ne peut que vous inviter à les aider...
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" Il y a ce goût de sel et d’embruns, ce vent qui met la pagaille et donc remet tout en ordre. Il y a la voix de ce vieil homme qui nous raconte son histoire et celle des autres, qui parle de vivre ensemble, mais surtout qui cherche ses mots aux accents de son émotion pour comprendre un monde où le langage se manipule pour changer les idées. "Imagine une île avec des chats."
Pour le premier avis, nous allons parler de L'Homme qui n'aimait plus les chats. Dans ce roman, Isabelle Aupy nous emmène sur une île peuplée de chats. Certains sont totalement libres de leurs allées et venues, tandis que d'autres préfèrent rester dans une maison, bien au chaud. Nous rencontrons par ailleurs notre protagoniste, qui ne sera pour nous qu'un simple "je" et grâce auquel nous entrons dans le quotidien de cette petite île peuplée de chats. "Puis, ils ont disparu, sans qu'on le voie vraiment d'ailleurs... C'est le problème avec les chats, ils sont tellement libres qu'on a mis du temps à remarquer leur absence, ou que leur nombre diminuait doucement." Le roman tourne autour de cette fameuse disparition. Petit à petit, les chats disparaissent, sans que personne ne sache comment, ni pourquoi. C'est une île, alors comment peuvent-ils s'en aller ? Une habitude est rompue, un mode de vie est brisé. Jusqu'à ce que les habitants du continent débarquent, leur offrant quelque chose d'inédit : des chiens. Oui, mais attention ! Des chiens, qu'ils surnomment "chats", afin que les habitants retrouvent leurs habitudes, sans se poser trop de question... Et c'est là que ce roman devient brillant. Notre protagoniste, comme nous, n'est pas dupe. Un chien n'est pas un chat. Pourtant, aux fils des pages, l'auteure nous donne des arguments, montrant que les deux ne sont pas si différents... Tant et si bien que l'on finit par y croire ! Cette articulation philosophique des habitudes finit par nous convaincre nous aussi. Ce qui montre à quel point le langage est puissant. Il peut créer des habitudes, les défaire, les changer, ou bien créer des barrières, même sur une petite île. Un roman brillant donc, qui fait réfléchir sur notre société et notre façon de penser. "Ce mot était sorti. Des "non-chiens". Je ne l'oublierai pas ce mot." |
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